La formation professionnelle joue un rôle clé dans l’adaptation des compétences face aux mutations économiques et technologiques. En 2025, la France continue d’investir massivement dans ce secteur, avec des innovations réglementaires,
financières et organisationnelles qui auront un impact significatif sur les centres de
formation et les entreprises. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les
principales nouveautés introduites dans le cadre du Projet de loi de Finances 2025 et comment elles vont transformer la formation professionnelle.

1. Une croissance inédite de l’apprentissage

L’un des faits marquants de ces dernières années est l’essor considérable de
l’apprentissage. En 2023, on comptait près de 850 000 nouvelles entrées en
apprentissage, contre 360 000 en 2019. Ce développement a été soutenu par
plusieurs réformes et aides financières, comme l’aide exceptionnelle instaurée
pendant la crise sanitaire, et maintenue à hauteur de 6 000 € en 2023. Cette aide
restera en place pour 2025, avec des objectifs ambitieux pour renforcer l’accès à
l’apprentissage et répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée.

Ce que cela signifie pour les centres de formation :

• Augmentation des contrats d’apprentissage : Les centres de formation d’apprentis (CFA) devraient continuer à voir augmenter leur nombre d’apprentis, grâce aux financements supplémentaires et aux allègements de procédures administratives.
• Extension de l’offre de formation : Avec l’assouplissement des règles de création des CFA, le nombre de centres certifiés Qualiopi est passé de 954 à 3 945 en octobre 2024. Cela ouvre de nouvelles opportunités pour les acteurs du secteur qui souhaitent élargir leur offre.

2. Soutenabilité financière : le défi de France Compétences

Si l’apprentissage continue de se développer, il en résulte également un défi pour la soutenabilité financière de France Compétences, l’organisme en charge du financement de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Le déficit cumulé de l’organisme s’élevait à 9 milliards d’euros en 2023, malgré des aides de l’État.

Mesures pour 2025 :

• Renforcement de la régulation des coûts : Des mesures de contrôle et de régulation sont prévues pour ajuster les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage.
• Poursuite du soutien financier de l’État : Le projet de loi prévoit une subvention de 2,03 milliards d’euros pour France Compétences en 2025.

3. Le développement du compte personnel de formation (CPF)

Le CPF reste un outil central pour la montée en compétences des salariés. Cependant, son utilisation massive a engendré des abus, notamment des pratiques commerciales agressives. En réponse, la loi du 19 décembre 2022 a interdit le démarchage téléphonique et renforce les contrôles des formations financées par le CPF.

Nouveautés pour 2025 :

• Introduction d’une participation financière obligatoire : À partir du 2 mai 2024, les titulaires de CPF devront participer à hauteur de 100 € pour toute formation, sauf exonération.
• Co-financement par les employeurs : Un effort supplémentaire est attendu de la part des entreprises pour co-financer les formations de leurs salariés via le CPF.

4. Un accent sur les transitions écologiques et numériques

La transition écologique et numérique devient un pilier des politiques de formation.
Le FNE-Formation, initialement utilisé pour maintenir les compétences en temps de
crise, est désormais recentré sur le financement de formations liées à ces transitions.
En 2023, plus de 51 % des actions financées concernaient la transition numérique
et 39 % la transition écologique.

Implications pour les gestionnaires de centres de formation :

• Formations spécifiques : Une demande croissante de formation dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la cyberdéfense et les compétences liées aux enjeux écologiques.
• Opportunités de financement : Le FNE-Formation, avec un budget de 100 millions d’euros en 2025, représente une opportunité pour les centres de formation souhaitant proposer des formations axées sur ces thématiques.

5. Renforcement des dispositifs pour les salariés et les demandeurs d’emploi

Le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) continue de jouer un rôle
crucial dans l’amélioration des compétences des personnes éloignées de l’emploi.
Pour 2025, une attention particulière est portée aux demandeurs d’emploi peu
qualifiés et aux jeunes sans qualification.

Points clés :

• Budget significatif pour les formations des demandeurs d’emploi : En 2025, 669 millions d’euros seront alloués au volet national du PIC.
• Formations adaptées aux besoins régionaux : La collaboration avec les régions via les Pactes Régionaux d’Investissement dans les Compétences (PRIC) permet de cibler des métiers en tension localement, ce qui offre aux centres de formation des opportunités de partenariats stratégiques avec les collectivités locales.

Un avenir prometteur pour la formation professionnelle

L’année 2025 s’annonce comme une année charnière pour la formation
professionnelle, avec des réformes et des investissements massifs pour soutenir la
montée en compétences face aux enjeux écologiques, numériques et économiques.
Les centres de formation sont invités à s’adapter à ces nouvelles dynamiques pour
tirer parti des dispositifs financiers et répondre aux besoins croissants des
entreprises et des salariés.

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