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Gagner en productivité : le guide de gestion du temps pour le formateur débordé

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Le métier de formateur est une vocation passionnante, mais exigeante. Entre la conception pédagogique, l’animation des sessions, la gestion administrative, la prospection commerciale et la veille réglementaire, les journées sont souvent trop courtes. Pour les formateurs indépendants comme pour les responsables d’organismes de formation, la gestion du temps n’est pas un luxe, mais une compétence de survie. Comment jongler avec ces multiples casquettes sans sacrifier la qualité ni s’épuiser ? Cet article explore des stratégies concrètes, des outils éprouvés et des changements de posture pour aider chaque formateur à devenir maître de son temps et, in fine, à gagner en productivité et en sérénité.

Les grands principes de la gestion du temps pour le formateur

Avant de plonger dans les techniques spécifiques, il est essentiel de poser les fondations. Une bonne gestion du temps repose sur quelques principes universels, adaptés ici à la réalité du formateur.

1. Connaître et prioriser : la clarté avant l’action

Le piège classique est de se lancer dans l’action sans avoir défini ce qui compte vraiment. La Matrice d’Eisenhower est un outil précieux : elle invite à classer les tâches selon leur urgence et leur importance. Pour un formateur, cela signifie distinguer :

  • L’Urgent et Important : une réponse à un appel d’offres qui expire demain, la préparation de la formation du lendemain.
  • L’Important mais non Urgent : la conception d’une nouvelle offre de formation, la mise à jour de son site web, la veille sur les évolutions de sa thématique. C’est le quadrant de la croissance, trop souvent négligé.
  • L’Urgent mais non Important : certaines sollicitations par email, les interruptions non planifiées. Ce sont les « voleurs de temps » à déléguer ou à traiter en bloc.
  • Le Ni Urgent, Ni Important : les distractions, la procrastination. À éliminer.

En appliquant ce filtre, le formateur peut allouer consciemment son temps aux activités qui construisent son avenir (quadrant 2) plutôt que de subir un flot continu d’urgences.

2. Planifier et ritualiser : créer des routines pour libérer l’esprit

La charge mentale est l’un des principaux freins à la productivité. En planifiant sa semaine à l’avance et en créant des blocs de temps dédiés à des activités spécifiques (ex: le lundi matin pour la prospection, le vendredi après-midi pour l’administratif), le formateur n’a plus à se demander ce qu’il doit faire. Cette ritualisation réduit la fatigue décisionnelle et garantit que toutes les facettes du métier sont couvertes. L’agenda devient un allié stratégique, pas un simple réceptacle de rendez-vous.

3. Protéger son énergie : le temps n’est rien sans concentration

Gérer son temps, c’est aussi gérer son énergie. Un formateur fatigué est moins créatif, moins patient et moins efficace. Il est crucial d’identifier ses pics de productivité (êtes-vous du matin ou de l’après-midi ?) pour y placer les tâches qui demandent le plus de concentration. Des techniques comme la méthode Pomodoro (travailler par blocs de 25 minutes suivis d’une courte pause) aident à maintenir un haut niveau de concentration et à prévenir le burn-out.

Optimiser son temps sur les 3 grands volets du métier de formateur

Appliquons maintenant ces principes aux trois piliers de l’activité de formation.

1. La conception pédagogique : investir pour économiser

Une formation bien conçue est plus facile et rapide à animer. Investir du temps en amont sur l’ingénierie pédagogique est un pari gagnant. Cela passe par la création de supports de formation modulaires et réutilisables. Un squelette de présentation, une bibliothèque d’exercices ou des études de cas types peuvent être adaptés rapidement pour un nouveau client, évitant de repartir de zéro à chaque fois. C’est le principe du « design once, use many times ».

2. La prospection et la vente : cibler pour ne pas s’épuiser

La prospection peut être un puits sans fond si elle n’est pas ciblée. Il est plus productif de définir son client idéal (persona) et de concentrer ses efforts sur les canaux où il se trouve. Plutôt que de répondre à tous les appels d’offres, mieux vaut sélectionner ceux qui correspondent parfaitement à son expertise. Soigner la relation avec les clients existants est aussi une stratégie payante : un client satisfait est plus susceptible de refaire appel à vous ou de vous recommander, ce qui génère des affaires avec un effort commercial minimal.

3. L’administratif et la conformité Qualiopi : systématiser pour sécuriser

La gestion administrative est souvent perçue comme une corvée. Pourtant, la systématiser est un gain de temps considérable. Utiliser des modèles pour les devis, conventions et factures, et planifier des créneaux fixes pour leur traitement évite que les papiers s’accumulent. Concernant Qualiopi, intégrer les exigences qualité dans ses processus courants (ex: envoyer systématiquement un questionnaire de satisfaction post-formation) est moins chronophage que de devoir compiler toutes les preuves à la hâte avant un audit.

Assurer une délivrance de formation efficace et de qualité

Lorsque vient le moment de délivrer la formation, le temps du formateur est compté à la minute près. L’enjeu de productivité se double d’un impératif de qualité immédiate. Voici quelques conseils pour exceller dans l’art de la formation sur le vif.

1. Structurer le temps de formation avec finesse

Un bon formateur est un bon metteur en scène du temps. Chaque séquence doit avoir un objectif clair et une durée équilibrée. Utiliser un minuteur visible pour les ateliers, annoncer clairement les phases et prévoir une marge de manœuvre de 10% sont des techniques efficaces pour tenir le cap sans bâcler.

2. Favoriser les pédagogies actives

L’apprenant adulte retient mieux lorsqu’il est acteur. Privilégier des approches comme les études de cas, les débats ou les mises en situation rend la session plus dynamique et fertile. Le formateur devient un facilitateur plutôt qu’un simple transmetteur, ce qui est souvent moins épuisant et plus impactant.

3. Intégrer des moments de réflexion et de feedback

Gérer le temps ne signifie pas tout remplir. Prévoir de courtes pauses réflexives permet aux participants de digérer l’information. Solliciter du feedback à chaud (tour de table, sondage) permet d’ajuster le tir en temps réel, un investissement de quelques minutes qui peut éviter des heures de rattrapage.

4. Exploiter les outils du digital learning

Le temps en présentiel est précieux. Adopter la classe inversée (transmettre la théorie via des vidéos en amont) ou utiliser des plateformes e-learning pour les contenus de base permet de consacrer le temps en direct à l’interaction et à la pratique. C’est l’essence du blended learning : optimiser chaque minute de contact.

5. Capitaliser sur chaque session pour l’avenir

Un formateur efficace rentabilise chaque session. Mettre à jour ses supports immédiatement après une formation en fonction des questions posées, ou noter les exemples pertinents apportés par les participants, permet d’améliorer continuellement son dispositif. Chaque nouvelle formation sur un même thème demandera ainsi un peu moins de temps de préparation.

Le levier des outils numériques et de la digitalisation pour gagner du temps

La transformation digitale offre des solutions pour automatiser, centraliser et simplifier de nombreuses tâches. Des plateformes tout-en-un comme Argalis visent à « libérer du temps précieux » pour les professionnels de la formation.

1. Centraliser la gestion administrative

Un logiciel de gestion de formation (LMS/ERP) permet de tout regrouper : plannings, inscriptions, édition automatique de documents conformes Qualiopi (devis, conventions, attestations), portails dédiés pour formateurs et apprenants. Le gain de temps est évident, et le risque d’erreur, réduit.

2. Automatiser le suivi de la qualité

Plutôt que de traiter des questionnaires papier, un système en ligne permet de collecter et d’analyser les évaluations en temps réel via des tableaux de bord. Le suivi des indicateurs Qualiopi (taux de satisfaction, d’abandon, etc.) devient un simple examen périodique, transformant une contrainte en un outil de pilotage.

3. Collaborer et communiquer plus rapidement

Utiliser des espaces collaboratifs (Google Drive, Teams) et des messageries professionnelles centralise les échanges et évite les allers-retours de courriels. La gestion électronique des documents (feuilles de présence sur tablette, etc.) élimine la ressaisie et les risques de perte.

4. Se former et s’informer en continu

Le digital est aussi un allié pour sa propre montée en compétences. Centraliser sa veille via des agrégateurs de contenu (Feedly) ou suivre des webinaires et MOOCs permet de se former de manière agile, sans s’absenter plusieurs jours.

5. Choisir et configurer judicieusement ses outils

Le numérique n’est un gain de temps que s’il est bien maîtrisé. Il faut choisir une solution cohérente et intégrée, et investir quelques heures pour se former à son utilisation. C’est un investissement très rentable sur le long terme pour se constituer une « infrastructure numérique personnelle » fiable.

Qualité, conformité et sérénité : organiser son temps pour l’excellence (Focus Qualiopi)

Loin d’être une contrainte, la démarche qualité, si elle est abordée méthodiquement, est un levier d’organisation et de sérénité. Il s’agit de traduire les 32 indicateurs Qualiopi en routines de travail planifiées.

1. Traduire les critères Qualiopi en routines de travail

Au lieu de voir Qualiopi comme une liste à remplir avant un audit, il faut la convertir en actions concrètes et récurrentes. Par exemple, inscrire dans son agenda une tâche trimestrielle « mettre à jour les indicateurs de résultats sur le site web ». La qualité continue est moins coûteuse en temps que la qualité ponctuelle.

2. Impliquer toute l’équipe (ou les parties prenantes)

La gestion du temps liée à Qualiopi doit être une responsabilité partagée. Répartir les rôles (suivi des évaluations, veille réglementaire, etc.) ou s’appuyer sur des prestataires externes pour certains volets peut être justifié par l’économie de temps réalisée.

3. Utiliser la qualité comme boussole stratégique

Les critères qualité sont un excellent guide pour éviter de disperser ses efforts. L’obligation de recueillir les besoins en amont, par exemple, conduit à mieux cibler ses formations et à éviter de créer des contenus inutiles. La qualité oblige à écouter le terrain et à ajuster son offre en continu.

4. Se préparer sans stress aux audits et bilans

En ayant appliqué les points précédents, la préparation des audits devient plus légère. Les preuves sont déjà classées, les indicateurs calculés. Il suffit de planifier un temps dédié pour rassembler le dossier, sans avoir à sacrifier des nuits entières à la dernière minute.

Conclusion : être productif sans compromis, un équilibre professionnel à construire

La productivité maximale du formateur ne consiste pas à courir après chaque minute, mais à structurer son activité pour que chaque minute compte. Il s’agit d’adopter une posture de chef d’orchestre, qui coordonne les différents mouvements de son activité en se servant d’outils et de méthodes comme autant de métronomes. Il sait aussi jouer des temps de pause, car le recul fait partie de la performance optimale.

En prenant du recul sur votre emploi du temps et en appliquant les conseils de cet article, vous pourrez non seulement gagner du temps mais aussi gagner en sérénité. Le but ultime est d’atteindre ce point d’équilibre où votre charge de travail devient soutenable et prévisible. Argalis, en tant que partenaire des professionnels de la formation, s’attache à fournir les moyens de cette ambition, pour que la technologie vous redonne du temps de qualité – du temps pour réfléchir, pour créer et pour interagir humainement.

Bibliographie et sources

  1. 1. Allen, David. Getting Things Done: The Art of Stress-Free Productivity. Penguin Books, 2015.
  2. 2. Covey, Stephen R. The 7 Habits of Highly Effective People. Simon & Schuster, 1989.
  3. 3. Newport, Cal. Deep Work: Rules for Focused Success in a Distracted World. Grand Central Publishing, 2016.
  4. 4. Cirillo, Francesco. The Pomodoro Technique. FC Garage, 2006.
  5. 5. Ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Référentiel National sur la Qualité des actions concourant au développement des compétences. Version du 7 juin 2019. https://travail-emploi.gouv.fr/
  6. 6. France Compétences. Rapports et publications sur la certification professionnelle. https://www.francecompetences.fr/
  7. 7. DARES. Analyses et statistiques sur le marché de la formation professionnelle. https://dares.travail-emploi.gouv.fr/
  8. 8. Centre Inffo. Actualités et dossiers sur la formation professionnelle. https://www.centre-inffo.fr/
  9. 9. ISTF. Dossier « La digitalisation de la formation ». https://www.istf-formation.fr/
  10. 10. Cegos. Étude « Baromètre international de la formation professionnelle ».
  11. 11. McKinsey Global Institute. « A future that works: Automation, employment, and productivity ». Janvier 2017.
  12. 12. Harvard Business Review. Articles sur la productivité et la gestion du temps.
  13. 13. Knowles, Malcolm. The Adult Learner: A Neglected Species. Gulf Professional Publishing, 1973.
  14. 14. Caisse des Dépôts et Consignations. Bilan de la plateforme MonCompteFormation.
  15. 15. Fédération de la Formation Professionnelle (Les Acteurs de la Compétence). Rapports annuels sur le secteur.
  16. 16. Argalis. Site officiel et documentation produit. https://www.argalis.fr/
  17. 17. Argalis. « Centralisez votre gestion administrative ». https://www.argalis.fr/fonctionnalites/gestion-administrative-centralisee

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