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Audit de surveillance Qualiopi : le prolongement stratégique de votre certification

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L'audit de surveillance Qualiopi : objectifs et modalités

Qu’est-ce que l’audit de surveillance ? Prévu par la réglementation dès la conception du dispositif Qualiopi, l’audit de surveillance est un audit intermédiaire obligatoire, à réaliser entre le 14e et le 22e mois suivant la date d’obtention de la certification initiale [1]. Pour la plupart des organismes certifiés début 2022 (lors du boom lié à l’entrée en vigueur de l’obligation), cela a signifié une échéance courant 2023-2024 pour ce contrôle de mi-parcours. L’objectif de l’audit de surveillance est clair : vérifier que le Référentiel National Qualité est toujours appliqué au quotidien dans l’organisme, une fois la certification délivrée [3]. Autrement dit, il s’agit de s’assurer que l’organisme ne s’est pas contenté d’un « effort one-shot » pour obtenir le label, mais qu’il maintient effectivement ses processus qualité dans la durée. L’auditeur va donc examiner comment l’organisme fonctionne depuis l’audit initial, à travers des preuves actualisées et des exemples d’actions conduites pendant la période écoulée [15].

Un périmètre ciblé mais exigeant. Contrairement à l’audit initial qui passe en revue l’ensemble des 7 critères et (jusqu’à) 32 indicateurs applicables, l’audit de surveillance opère un ciblage. Le référentiel reste le même, mais la norme encadre désormais les points devant a minima être examinés à cette étape [16]. Selon l’arrêté du 31 mai 2023, l’organisme certificateur doit au minimum revoir : les indicateurs où des non-conformités avaient été détectées lors de l’audit initial (pour vérifier que les actions correctives apportées ont été efficaces) [5], certains indicateurs jugés critiques ne pouvant donner lieu qu’à des non-conformités majeures (tels que définis par la réglementation, par ex. l’indicateur 3 sur l’accès des personnes handicapées, l’indicateur 1 sur l’information au public, etc.) [17], ainsi que les indicateurs non audités lors de l’audit initial dans le cas où celui-ci avait bénéficié d’une durée réduite (par exemple pour un « nouvel entrant » qui n’avait pas encore de formations réalisées) [18]. En pratique, cela signifie que l’audit de surveillance se concentre sur les points sensibles et évolutifs du système qualité.

Déroulement pratique. L’audit de surveillance s’organise généralement de façon plus légère que l’audit initial, tant en durée qu’en logistique. Sa durée est fixée en fonction de la taille de l’organisme (son chiffre d’affaires formation, son nombre de sites et le périmètre d’activités certifiées) mais correspond souvent à 0,5 jour d’audit (3-4 heures) pour les structures de petite taille, et 1 jour pour les plus importantes, hors éventuels sites échantillonnés [20, 21]. Ce temps réduit s’explique par le fait qu’on ne ré-audite pas tout le référentiel, mais il impose à l’auditeur de se concentrer sur l’essentiel. De plus, depuis la mise à jour réglementaire de 2020, confirmée par l’arrêté de 2019 et les dispositions COVID prorogées, l’audit de surveillance est réalisé par défaut à distance [22]. Cela signifie que l’auditeur n’est pas physiquement présent dans vos locaux : les entretiens se font en visioconférence et l’examen des preuves via un partage d’écran ou l’envoi de documents. Exceptionnellement, l’audit de surveillance peut avoir lieu sur site dans certains cas précis : par exemple s’il y a eu des signalements ou plaintes reçus par l’organisme certificateur concernant votre organisme, ou si le certificateur estime (après l’audit initial) qu’un risque justifie une visite, ou encore pour les organismes multi-sites où un échantillonnage de sites physiques est prévu [23, 24]. Désormais, le texte prévoit même que à la demande de l’organisme audité, l’audit de surveillance peut se tenir en présentiel – utile si vous préférez une interaction directe ou montrer des éléments sur place [25]. Dans la plupart des cas toutefois, l’audit à distance offre une flexibilité et évite des frais de déplacement, sans alléger pour autant la préparation nécessaire : il faut anticiper la transmission des documents et la disponibilité des équipes en ligne.

Un enjeu de maintien de certification. Il faut garder à l’esprit que l’audit de surveillance a des conséquences directes sur votre certification. En cas d’absence de non-conformité ou seulement de non-conformités mineures vite corrigées, votre certification est confirmée jusqu’à l’échéance des 3 ans. En revanche, si des non-conformités majeures sont émises et ne sont pas levées dans les délais impartis (généralement 3 mois maximum), l’organisme certificateur peut prononcer une suspension de votre certification [8]. Concrètement, cela signifie que pendant la suspension (temporaire), vous ne pouvez plus faire valoir Qualiopi auprès des financeurs, donc plus bénéficier des financements publics/mutualisés – un sérieux handicap commercial. Si malgré la suspension vous ne parvenez pas à corriger les problèmes (par exemple une NC majeure non résolue en 3 mois, ou une accumulation de nombreuses NC mineures non traitées), la certification peut même être retirée [8]. Vous perdriez alors le certificat avant l’échéance initiale, et devriez repasser un audit initial pour l’obtenir de nouveau plus tard. Le traitement des non-conformités est donc un aspect critique : l’arrêté qualité spécifie que pour toute NC majeure, une action corrective efficace doit être mise en œuvre sous 3 mois, et pour une NC mineure, un plan d’action doit être envoyé dans le délai imparti puis appliqué sous 6 mois, sous peine d’être requalifiée en majeure [28, 29]. La vigilance est de mise pour ne pas laisser traîner des écarts. Heureusement, l’audit de surveillance étant moins étendu, le risque de nombreuses NC simultanées est moindre qu’à l’audit initial. On constate toutefois dans la pratique que près de 40 % des audits Qualiopi environ donnent lieu à au moins une non-conformité (tous types d’audit confondus) [30, 31]. Cela souligne que personne n’est à l’abri d’un oubli ou d’une faiblesse : le tout est de la détecter et de la corriger rapidement.

Se préparer sereinement : vers une conformité durable

L’anticipation est la clé d’un audit de surveillance réussi. Idéalement, la préparation commence dès la fin de votre audit initial, en suivant rigoureusement le plan d’actions correctives défini. Voici les principales étapes et bonnes pratiques pour aborder l’échéance des 18 mois avec sérénité et confiance :

  1. Mettre en œuvre les corrections dès l’audit initial passé.
  2. Mettre en place un suivi régulier et des audits internes.
  3. Veiller aux évolutions réglementaires et documentaires.
  4. Préparer les éléments demandés par le certificateur.
  5. Sensibiliser votre équipe et vos partenaires.
  6. Simuler l’audit et gérer la logistique.

Points de vigilance : les non-conformités les plus fréquentes

Même bien préparé, un organisme de formation peut être épinglé sur certains aspects lors de l’audit. Connaître les non-conformités (NC) les plus fréquemment relevées dans les audits Qualiopi permet de redoubler de vigilance sur ces points. D’après les bilans 2024 de l’organisme certificateur ICPF (qui a réalisé plus de 4500 audits Qualiopi en 2024), voici le Top 5 des non-conformités constatées tous types d’audits confondus [30, 36] :

  • Recueil des appréciations des parties prenantes (indicateur 30) – 44% des NC relevées.
  • Usage non conforme de la marque Qualiopi (logo) et affichage du certificat – 26% et 20% des NC respectivement.
  • Informations au public incomplètes (indicateur 1) – environ 19% des NC.
  • Positionnement des bénéficiaires (indicateur 8) – 15% des NC.
  • Autres points sensibles.

Vers un levier d’amélioration continue et de stratégie globale

Plutôt que de considérer l’audit de surveillance comme un examen sanction, il est utile d’en percevoir la valeur ajoutée stratégique. Mené dans le bon état d’esprit, ce temps de vérification externe peut se muer en un puissant levier d’amélioration continue pour votre organisme de formation.

Conclusion

Synthèse. L’audit de surveillance Qualiopi s’impose aujourd’hui comme une étape cruciale et stratégique du cycle de certification qualité des organismes de formation en France. Réalisé environ 18 mois après l’audit initial, il vise à confirmer que l’organisme maintient ses engagements qualité dans la durée et qu’il a su enclencher une dynamique d’amélioration continue [3, 19]. Ce contrôle intermédiaire, bien que ciblé sur certains indicateurs et fréquemment conduit à distance, revêt une importance déterminante : de son issue dépend la pérennité de la certification (et donc l’accès aux financements publics) jusqu’à l’échéance des trois ans. Un résultat défavorable – par exemple des non conformités majeures non résolues – peut mener à la suspension ou au retrait du certificat [8], avec des conséquences potentiellement lourdes pour l’activité de l’organisme. À l’inverse, une réussite de l’audit de surveillance conforte l’organisme dans sa démarche et balise la route vers le renouvellement triennal.

Enjeux pratiques. L’audit de surveillance ne doit pas être appréhendé comme une simple formalité administrative, mais comme le revelateur de la vitalité de votre système qualité. Sa préparation commence dès la fin de l’audit initial : en mettant en œuvre sans délai les actions correctives nécessaires, en structurant un suivi régulier des indicateurs et en impliquant l’ensemble de l’équipe dans la démarche qualité. Les points de vigilance identifiés – recueil des appréciations multi-acteurs, usage correct du logo et affichage du certificat, information transparente du public, positionnement initial des apprenants, etc. – constituent autant de guides d’action pour les mois précédant l’échéance [36, 39]. L’organisme qui entretient ses processus (actualisation des documents, traçabilité des évaluations, prises en compte des retours) et s’adapte aux évolutions réglementaires (ex. nouvelles obligations introduites en 2023) se met en position favorable pour aborder l’audit sereinement et éviter les écueils.

Dimension stratégique. Au-delà du contrôle, l’audit de surveillance peut être exploité comme un levier stratégique de progression. Il offre un regard externe et expert sur vos pratiques, permettant de détecter des axes d’amélioration insoupçonnés et d’effectuer des réglages fins. En mobilisant l’équipe autour de sa préparation, il contribue à diffuser une culture de la qualité partagée, où chacun comprend le sens des procédures et y adhère dans son travail quotidien. Réussi, il devient un argument de crédibilité supplémentaire vis-à-vis de vos clients, financeurs et partenaires, attestant de la solidité et de la constance de votre organisation. À l’échelle macro, il s’inscrit dans la tendance d’un renforcement global de l’assurance qualité dans la formation professionnelle, en incitant les prestataires à baser leurs décisions sur des données et des retours d’expérience concrets pour évoluer en continu [47].

Perspectives. Dans les années à venir, on peut s’attendre à plusieurs évolutions concrètes liées à la démarche Qualiopi. Sur le plan réglementaire, d’abord, le système de certification qualité continuera probablement de se raffiner : les bilans annuels désormais exigés des organismes certificateurs (introduits en 2024) vont fournir des données précieuses sur les indicateurs les plus problématiques et les taux de non-conformité [49, 50]. Ces informations pourraient orienter de futures révisions du référentiel ou du guide de lecture, pour clarifier les attentes ou combler des lacunes. Par ailleurs, le régulateur pourrait renforcer les contrôles inopinés ou les audits complémentaires ciblés, notamment en cas de plaintes ou de soupçons de fraude, ce qui rendra la vigilance continue d’autant plus indispensable. Sur le plan pédagogique et organisationnel, l’amélioration continue encouragée par Qualiopi devrait pousser les organismes à innover : on peut s’attendre à une montée en puissance de nouvelles approches formatives (AFEST – actions de formation en situation de travail, digital learning de plus en plus personnalisé, usage de la data pour adapter les contenus en temps réel, etc.) intégrées dans le cadre qualité. Ces innovations, si elles sont bien menées, serviront à la fois la qualité perçue par les apprenants et la conformité aux exigences (par exemple, l’AFEST bien documentée répond aux critères d’individualisation et d’évaluation de la progression).

Enfin, du point de vue des organismes de formation eux-mêmes, l’appropriation de Qualiopi sur la durée peut avoir des impacts profonds sur les pratiques de management et de gestion. Beaucoup d’entre eux évoluent vers un fonctionnement proche de systèmes qualité ISO, avec des processus formalisés, une gestion des compétences internes planifiée (formation continue des formateurs, etc.), une écoute client structurée, et une utilisation des retours pour la stratégie d’offre. En ce sens, l’audit de surveillance agit comme un catalyseur : il oblige à revisiter la stratégie à mi-chemin et à éventuellement la réorienter. Par exemple, un organisme ayant constaté via ses indicateurs qualité un faible taux d’insertion de ses stagiaires pourrait décider de renforcer ses partenariats entreprises ou d’ajuster ses programmes. Ainsi, la boucle qualité profite aussi aux orientations stratégiques et à la réactivité face aux besoins du marché de la formation.

En conclusion, “préparer sereinement votre audit de surveillance et le transformer en opportunité d’amélioration continue” n’est pas qu’un slogan : c’est une approche gagnant-gagnant. Gagnant pour la conformité, car elle assure le maintien de votre certification Qualiopi sans embûches, et gagnant pour la qualité intrinsèque de vos prestations, car elle vous engage à progresser en permanence. Le prolongement stratégique de la certification, ce n’est rien d’autre que la capacité de l’organisme de formation à faire vivre les principes qualité au quotidien, pour le bénéfice final des apprenants et du développement des compétences. En forgeant cette habitude de la qualité, vous inscrivez votre organisme dans une démarche d’excellence durable, au-delà de la simple obtention du label. L’audit de surveillance, loin d’être une contrainte subie, devient alors une étape stimulante de ce parcours vers l’excellence, confirmant que la qualité n’est pas un état statique mais bien un voyage en amélioration continue.

Bibliographie

  • Ministère du Travail (Référentiel national qualité) – Article 6 de la loi n°2018-771 et référentiel Qualiopi. Présentation de la certification qualité « Qualiopi », obligations légales et périmètre d’application. Dernière mise à jour : 8 janvier 2024 [2, 9].
  • Arrêté du 6 juin 2019 relatif aux modalités d’audit associées au référentiel national qualité (NOR : MTRD1903979A). Texte réglementaire définissant les procédures d’audit initial, de surveillance et de renouvellement pour la certification Qualiopi [51, 52].
  • Arrêté du 31 mai 2023 portant diverses mesures en matière de certification qualité des organismes de formation (NOR : MTRD2314526A). Modification du référentiel d’audit Qualiopi : obligations d’affichage du certificat Qualiopi, modalités spécifiques de l’audit de surveillance (indicateurs minimaux à vérifier, conditions de réalisation à distance/sur site) [7, 53].
  • ICPF (2025) – Les non-conformités les plus fréquentes pendant un audit Qualiopi. Article du 17/06/2025 fournissant des données statistiques sur plus de 4500 audits Qualiopi réalisés en 2024 par l’organisme certificateur ICPF. Présente le top 5 des indicateurs générant des NC (indicateur 30, usage du logo, affichage du certificat, indicateur 1, indicateur 8) et rappelle les exigences correspondantes [30, 36].
  • Légifrance (Code du travail) – Article L.6316-1 et suivants, et article R.6316-3. Dispositions légales et réglementaires relatives à l’obligation de certification qualité des prestataires de formation et aux conséquences des non-conformités (suspension/retrait de la certification en cas de manquements graves) [8].
  • France Compétences (2022) – Rapport d’étude Qualiopi : certification qualité (publication mars 2022). Analyse du déploiement de Qualiopi et de ses implications pour les organismes de formation et les financeurs. Souligne notamment que Qualiopi agit comme une « autorisation d’accès » au marché financé, sans garantir la qualité pédagogique intrinsèque, d’où l’importance de l’amélioration continue pour en tirer des bénéfices [10, 14].
  • Centre Inffo (2024) – Qualiopi : contenu du bilan annuel des organismes certificateurs (Delphine Fabian, 13 mai 2024). Synthèse de l’arrêté du 30/04/2024 imposant aux certificateurs Qualiopi un reporting annuel. Énumère les données à collecter, notamment le nombre de suspensions/retraits de certification et les principaux indicateurs à l’origine de NC, visant à identifier les points faibles récurrents du dispositif [49, 54].
  • Inserm (LORIER, 2023) – Diriger une équipe ou une unité – Inciter à se former. Contient une citation de Kaoru Ishikawa : « la maîtrise de la qualité commence par la formation et se termine par la formation », illustrant le lien fondamental entre formation et démarche qualité [13].
  • OECD (2024) – Strengthening quality assurance in adult learning (Résumé en français). Recommande d’évoluer vers des systèmes d’assurance qualité intégrant le recueil et l’analyse de données en temps réel pour un suivi et une amélioration continus des formations. Met en avant l’importance d’une approche stratégique pour améliorer l’efficacité et l’inclusivité de la formation des adultes [46, 47].
  • Armand V. Feigenbaum – Total Quality Control (citation reprise par Pro QC International). « La qualité, ce n’est pas une réparation rapide ou temporaire, c’est un processus d’amélioration continue. » Une maxime qui résume l’esprit d’une démarche qualité pérenne et proactive [48].

FAQ (Foire aux questions)

Qu’est-ce que l’audit de surveillance Qualiopi et quand a-t-il lieu ?

L’audit de surveillance Qualiopi est un audit intermédiaire obligatoire, programmé environ 18 mois après l’obtention de la certification initiale Qualiopi [1]. Il a lieu entre le 14e et le 22e mois suivant la certification et vise à vérifier que l’organisme de formation maintient les exigences du référentiel qualité dans la durée. Autrement dit, il contrôle que la démarche Qualiopi se poursuit au-delà de l’audit initial, avant d’envisager l’audit de renouvellement à 3 ans. Cet audit de surveillance est indispensable pour prolonger la validité de la certification jusqu’à l’échéance des trois ans.

Quelle est la différence entre l’audit initial, l’audit de surveillance et l’audit de renouvellement ?

Le cycle Qualiopi comporte trois types d’audits : l’audit initial (juste avant la première certification, effectué sur site, examen de tous les critères), l’audit de surveillance (environ 18 mois plus tard, souvent à distance, ciblé sur certains points clés) et l’audit de renouvellement (au bout de 3 ans, avant l’expiration du certificat, généralement sur site, permettant de reconduire la certification pour un nouveau cycle) [1, 2]. L’audit de surveillance est donc intermédiaire : moins étendu que l’initial mais nécessaire pour vérifier la durabilité de l’application du référentiel [3]. Le renouvellement, quant à lui, est un audit complet destiné à délivrer un nouveau certificat de 3 ans [45].

Comment bien se préparer à un audit de surveillance Qualiopi ?

La préparation repose sur l’anticipation et l’amélioration continue. Il est conseillé de : 1) Traiter dès l’audit initial toutes les non-conformités avec des actions correctives durables, et documenter leur mise en œuvre ; 2) Effectuer des autodiagnostics réguliers (audits internes) pour vérifier que chaque indicateur du référentiel Qualiopi reste maîtrisé au quotidien [19]; 3) Mettre à jour en continu vos documents (programmes, procédures) en fonction des évolutions réglementaires ou organisationnelles, par exemple la nouvelle obligation d’affichage du certificat Qualiopi [7] ; 4) Impliquer votre équipe en la formant aux exigences qualité (sensibilisation des formateurs, du personnel administratif, etc.); 5) Rassembler en amont les preuves et enregistrements susceptibles d’être demandés (feuilles d’émargement, évaluations, rapports…) et tester votre capacité à les transmettre (notamment si l’audit est à distance). En somme, intégrer Qualiopi dans le fonctionnement courant de l’organisme est la meilleure préparation, évitant de tout faire dans l’urgence.

Quels sont les points de non-conformité les plus souvent constatés lors des audits Qualiopi ?

D’après les retours des certificateurs sur l’année 2024, les principales non-conformités fréquentes concernent : - le recueil des appréciations des parties prenantes (indicateur 30), souvent insuffisant ou partiel (oubli des financeurs ou manque de preuves) [36] ; - l’usage incorrect du logo Qualiopi ou le non affichage du certificat (non-respect de la charte graphique ou certificat non visible sur site web/locaux) [7, 36] ; - les informations au public incomplètes (indicateur 1 : descriptifs de formation manquants de détails tels que prérequis, objectifs, accessibilité handicapés, résultats) [55] ; - le positionnement des stagiaires en amont insuffisant (indicateur 8 : pas de test ou d’entretien initial pour adapter la formation) [55]. D’autres points ressortent, comme l’absence de formalisation de l’amélioration continue (critère 7) ou des faiblesses sur l’indicateur 3 (prise en compte du handicap). Connaître ces tendances permet de focaliser ses efforts sur ces exigences avant l’audit.

L’audit de surveillance Qualiopi se fait-il obligatoirement à distance ?

Par défaut, oui, l’audit de surveillance est prévu pour être réalisé à distance (audit « externe » en visioconférence) [22]. Cette modalité, introduite initialement pour des raisons de flexibilité et confirmée par les textes, est devenue la norme. Toutefois, il existe des exceptions où l’audit de surveillance se déroule sur site : par exemple si l’organisme certificateur a reçu des signalements ou plaintes concernant l’organisme audité, ou si le précédent audit a mis en évidence des risques particuliers à vérifier in situ, ou encore pour des organismes multi-sites (un ou plusieurs sites peuvent être visités en échantillon) [24]. De plus, depuis 2023, un organisme audité peut demander lui-même un audit sur site s’il le souhaite [25]. En pratique, la grande majorité des audits de surveillance s’effectuent en distanciel, ce qui nécessite de bien préparer la transmission numérique des documents et les échanges en visioconférence.

Que se passe-t-il si on échoue à l’audit de surveillance (audit défavorable) ?

Un audit de surveillance est dit défavorable s’il se conclut par des non-conformités majeures non levées ou trop de non-conformités. Dans ce cas, l’organisme certificateur ne retire pas immédiatement la certification : il prononce généralement une suspension de la certification [56]. L’organisme de formation dispose alors d’un délai (souvent 3 mois) pour corriger les manquements majeurs. Si les corrections sont apportées avec succès et contrôlées (par exemple via un audit complémentaire), la certification peut être réactivée. En revanche, si les problèmes persistent au-delà du délai imparti, la certification Qualiopi peut être retirée [8]. Le prestataire n’est alors plus certifié du tout, ce qui l’empêche de bénéficier des financements publics/mutualisés tant qu’il n’a pas repassé un audit initial complet pour obtenir une nouvelle certification. À noter qu’en cas de retrait, l’organisme certificateur informe les autorités (ex. liste publique des certifiés actualisée). Il est donc crucial de prendre très au sérieux les résultats de l’audit de surveillance et d’investir dans les actions correctives immédiates en cas d’écart majeur, afin d’éviter d’en arriver à la perte du certificat.

L’audit de surveillance examine-t-il tous les critères Qualiopi ou seulement certains points ?

L’audit de surveillance ne repasse pas systématiquement l’ensemble des 32 indicateurs comme l’audit initial. Il se concentre sur plusieurs éléments prioritaires : les indicateurs déjà non conformes lors de l’audit initial, pour vérifier la levée des écarts et l’efficacité des corrections [5] ; certains indicateurs jugés stratégiques qui doivent toujours être conformes, par exemple l’information au public (indic. 1), l’adaptation aux handicaps (indic. 3 pour les organismes concernés), l’évaluation des acquis (indic. 17), l’amélioration continue via les retours (indic. 32) etc., souvent cités dans le plan d’audit type [17] ; les nouvelles obligations ou indicateurs non vus initialement (par ex. indicateurs laissés de côté si audit initial aménagé pour un tout nouvel entrant) [18]. En pratique, l’auditeur couvrira au moins un indicateur par chacun des 7 critères, mais avec un accent sur les points sensibles et évolutifs. Par exemple, il vérifiera qu’au critère 7 vous avez bien recueilli et traité les appréciations (indic. 30) et mis en œuvre des actions d’amélioration (indic. 32). Ou au critère 2, que vous définissez toujours clairement les objectifs de formation et les adaptez aux publics (indic. 8 entre autres). Cette focalisation permet un audit plus rapide tout en maintenant un niveau de contrôle suffisant sur l’ensemble du système qualité.

L’audit de surveillance peut-il conduire à élargir la portée de la certification Qualiopi (ajout d’activités) ?

Non, l’audit de surveillance n’est pas conçu pour étendre le périmètre de votre certification. Si vous avez développé de nouvelles catégories d’actions de formation (par exemple, vous faisiez de la formation continue et vous lancez de l’apprentissage diplômant), vous ne pourrez pas ajouter cette catégorie lors de l’audit de surveillance. L’extension de périmètre nécessite généralement un audit spécifique supplémentaire ou d’attendre l’audit de renouvellement avec demande d’extension. L’audit de surveillance doit couvrir le périmètre existant de la certification telle qu’obtenue initialement [5, 57]. En revanche, il vérifiera que vous êtes toujours en conformité dans ce périmètre et que vous n’avez pas exercé en dehors (par exemple, si vous avez formé en apprentissage sans l’avoir fait certifier, c’est problématique). Si vous avez un nouveau site, le certificateur peut décider d’en auditer un échantillon même lors du surveillance si vous êtes multi-sites [58]. Donc en résumé, l’audit de surveillance est là pour confirmer et maintenir la certification sur le champ initialement certifié, pas pour l’étendre.

Quel investissement de temps représente l’audit de surveillance pour un organisme de formation ?

L’audit en lui-même est relativement court (une demi-journée à une journée d’audit typiquement) [20], surtout s’il se fait à distance, mais sa préparation s’inscrit dans un travail continu sur 18 mois. En amont, un organisme sérieux va dédier du temps régulièrement : suivi mensuel ou trimestriel des indicateurs, mise à jour documentaire, quelques réunions qualité internes, etc. À l’approche de l’échéance (quelques semaines avant), il faut compter du temps pour réunir les éléments, remplir les questionnaires pré-audit du certificateur, briefer l’équipe, etc. Pour un petit organisme, cela mobilise surtout le dirigeant ou le référent qualité sur peut-être plusieurs jours cumulatifs (répartis sur les semaines précédentes). Pour une structure plus grande, c’est une équipe qui s’en occupe, et souvent ils sont rodés car c’est intégré à leur système qualité. On peut estimer qu’une bonne préparation représente l’équivalent d’1 à 2 semaines de travail réparties sur l’ensemble du cycle de 18 mois (beaucoup moins intense qu’une préparation initiale, car il s’agit de maintien). L’idée centrale, c’est d’éviter le rush final en intégrant la qualité dans le fonctionnement courant : si tel est le cas, l’audit de surveillance ne nécessite alors qu’une consolidation des preuves et une vérification rapide, sans mobilisation excessive. Donc l’investissement en temps se lisse dans le temps. Par ailleurs, financièrement, l’audit de surveillance a un coût (honoraires du certificateur) généralement prévu dans le contrat initial : environ la moitié du coût d’un audit initial, suivant la taille de l’organisme.

Comment tirer profit de l’audit de surveillance pour améliorer mes formations ?

Voyez l’audit de surveillance comme un outil de pilotage. Les retours de l’auditeur peuvent vous éclairer sur des points à perfectionner. Par exemple, s’il relève que vos dispositifs d’évaluation à froid sont insuffisants, c’est l’occasion de mettre en place une meilleure enquête de suivi des stagiaires après formation et ainsi d’obtenir plus de feedback pour enrichir vos contenus. De même, s’il constate un manque de formalisation de vos processus, cela peut vous inciter à clarifier le rôle de chacun, à mieux documenter – ce qui en interne réduit les risques d’erreur et de perte d’information. Plus largement, la préparation à l’audit vous aura fait analyser vos forces et faiblesses : utilisez ce diagnostic pour votre amélioration pédagogique et organisationnelle. Par exemple, en collectant toutes les appréciations des clients (exigé par Qualiopi), vous identifiez peut-être que la partie « mise en pratique » de vos formations est perfectible – vous pourriez alors ajouter des ateliers pratiques, ce qui augmentera la satisfaction. Ou bien vous découvrez que votre taux d’abandon en cours de formation est un peu élevé : c’est un signal pour revoir l’accompagnement des apprenants. En bref, chaque critère Qualiopi a une résonance pratique : le critère sur la veille (critère 6) vous pousse à vous tenir à jour des innovations (digital learning, AFEST…), ce qui peut enrichir votre offre; le critère sur la qualification des formateurs (critère 5) vous amène à former vos intervenants, donc à améliorer la qualité d’animation. Qualiopi est un cadre qui, s’il est utilisé intelligemment, aide à la montée en qualité globale de vos prestations. L’audit de surveillance, en vérifiant que vous progressez bien sur ce chemin, vous incite à enclencher ces améliorations. Au final, vos formations gagnent en efficacité, vos apprenants en réussite, et votre organisme en réputation – un cercle vertueux initié par la démarche qualité.

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